"J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé." Cette réplique célèbre est née en réalité sous la plume de George Sand dans une lettre adressée à son amant d’alors, Alfred de Musset. Cette comédie en trois actes et en prose publiée en 1834 est en marquée par leur orageuse passion. En réaction aux grandes fresques du théâtre de Victor Hugo, Musset reprend les principes du Proverbe, genre mineur à la mode, basé sur une intrigue sentimentale légère. Mais il s’accorde la liberté de dilater le temps et de multiplier les lieux. Comme chez Shakespeare, le comique se mêle au tragique, alors que vérités et mensonges s'entremêlent, prenant au piège Rosette, la jeune fille que Perdican, amer et dépité, prétend alors épouser. Les deux jeunes gens sont victimes de leur inexpérience amoureuse, de leur éducation et de leur orgueil. Leur passion tantôt exprimée, tantôt refoulée, ne pourra avoir qu'une issue fatale. Cette mise en scène de Simon Eine à la Comédie Française en 1978 mêle sur scène les générations les plus talentueuses de la troupe : Francis Huster et Béatrice Agenin, la trentaine rayonnante, font jeu égal avec les vieux briscards que sont François Chaumette et Bernard Dhéran. Une plongée dans le passé pour un chef d’œuvre qui n’a pas pris une ride !