Lorsque Luc Bondy met en scène Phèdre au Théâtre Vidy-Lausanne en 1998, il dit avoir voulu proposer « une Phèdre réaliste », au plus près de l'énergie tourmentée, de la violence sensuelle du chef-d'oeuvre de Racine. La scénographie, qui figure une plage, se transforme en arène au fil des affrontements, qui laisseront sur la scène trois morts sans vainqueur. Didier Sandre y incarne un Thésée d'une présence royale saisissante. Quant à Valérie Dréville, clouée de tout son corps à une interminable agonie, hautaine ou convulsée, enfantine ou inhumaine, habitant le poème de ses murmures ou de ses cris, elle est une Phèdre inoubliable.