L’Avare demeure la deuxième pièce de Molière la plus jouée à la Comédie-Française, après Tartuffe. Catherine Hiegel, qui avait elle-même endossé le rôle de Mariane quarante ans tôt, reprend le flambeau en y ajoutant une dimension psychologique. Pour elle, Harpagon est « le personnage heureux d’une farce horrible ». Son amour de l’argent, cette passion dévorante, aveuglante, le conduit même à sacrifier ses enfants, Élise et Cléante, qui vivent dans le dénuement malgré la richesse immense de leur père. Amasser l’argent est son seul plaisir, l’objet de toute de son inquiétude... Au point qu'il ne songe jamais à en jouir.
Chez Hiegel, le vieillard, incarné avec brio par Denis Podalydès, est d’une cruauté saisissante. La souffrance de ses enfants, palpable. La question générationnelle et familiale, rendue particulièrement humaine et vivante, se retrouve au cœur de la pièce.